Dimanche était une drôle de journée au cours de laquelle j'ai eu un gros gros coup de mou et tout plein de questionnements. Je ne savais pas à qui me confier et j'aurais bien eu besoin d'une oreille compréhensive et d'une épaule accueillante pour poser mes doutes et mes pleurs. Au lieu de ça, j'avais un gosse hurlant, un autre surexcité refusant de faire la sieste et un mari dépassé par tout mes larmes, les pleurs de bébé Neil et les sauts et cris du P'tit LU.
Alors dimanche, j'ai eu besoin de coucher toutes ces mauvaises pensées sur le papier, enfermé dans les toilettes (seul endroit où j'arrive à avoir quelques minutes de solitude (et encore pas toujours...)).
Hier ça allait mieux pour tout le monde et je me suis sentie idiote de recopier ce texte, mais je l'ai fait mais n'ai pas eu le temps de finir (c'est très long...). Et aujourd'hui a été de nouveau très compliqué alors je continue de recopier et je publie. Disons que c'est un reflet des jours noirs mais qu'ils ne sont pas tous comme ça, bien heureusement. Mais j'ai besoin de partager -et peut-être recevoir- quelques messages me disant t'inquiète pas c'était pareil chez moi et ça passera... (si c'est pour m'insulter, c'est vraiment pas la peine...) (et alors que j'écris ces lignes, Luke doit s'être endormi et Neil est dans son transat à côté de moi et me lance des sourires et des areu plus craquants les uns que les autres...).
Bref. Voilà mes mauvaises pensées de dimanche, et un peu d'aujourd'hui il faut bien le dire....
J'ai beaucoup de mal à m'adapter à cette nouvelle vie à quatre.
Souvent, bien trop souvent, je me demande si avoir un 2e enfant n'était pas une erreur. Notre vie d'avant à tous les trois était si jolie. Le p'tit Lu était si espiègle, si drôle, si plein d'enthousiasme pour tout, câlin, bon dormeur... Depuis la naissance de Neil, il est grincheux, dort mal, mange mal... Quoique ça tende de plus en plus vers le mieux.
Je suis nostalgique du temps qu'on commençait à avoir pour nous deux avec Chewi, des sorties qu'on pouvait faire à trois...
J'ai l'impression d'en vouloir à Neil d'avoir transformé tout ça. J'ai même parfois l'impression de lui en vouloir tout court dès qu'il émet un pleur (et il a beaucoup de problèmes de régurgitations et mal au ventre donc il pleure souvent). Il y a d'abord eu la courte déception quand on me l'a posé sur le ventre et que j'ai vu que c'était un garçon. Je crois que sans me l'être avoué jusqu'à ce moment-là, j'espérais vraiment avoir une fille. Peut-être aurait-on dû demander le sexe lorsqu'on nous le proposait lors des échos ?
Puis il a hurlé très longtemps dans la salle de naissance dans mes bras, sous sa petite couverture. Luke s'était calmé immédiatement et lui c'est comme s'il nous en voulait à ce moment-là...
Ensuite, il y a eu cet allaitement complètement raté et douloureux, lui hurlant sans réussir à prendre le sein, et moi pleurant de douleur et d'impuissance pendant près d'une heure à chaque tétée avant qu'il ne réussisse à téter vraiment si bien qu'au bout d'une semaine de ce combat et devant la rentrée scolaire imminente j'ai décidé de jeter l'éponge et de tirer mon lait et ça n'a vraiment pas été facile à accepter. J'ai tenu un mois avec les tire lait, c'est déjà pas mal, mais depuis l'introduction du lait en poudre ses maux de ventre n'ont fait qu'empirer... et souvent j'ai envie de lui dire « ouais ben si t'avais réussi à téter comme tous les bébés on n'en serait pas là... » là aussi c'est comme si je le tenais responsable de l'échec de l'allaitement alors qu'à quelques semaines près, j'aurais eu plus de temps, moins de stress et on y serait sûrement arrivé... C'était juste pas le bon moment. Je crois vraiment qu'un allaitement réussi demande beaucoup de temps et de disponibilité au début et justement, j'avais ni l'un ni l'autre...En tout cas, c'est certainement pas la faute de mon bichon...
Et surtout il y a eu le changement de comportement et le mal être de mon p'tit Lu, ses nuits raccourcies, ses crises. Heureusement ça va beaucoup mieux pour lui. Et même au pire moment, Luke me disait les yeux plein d'étoiles « tu sais maman, moi je aime le bébé ». C'était donc pas à lui qu'il en voulait !... Mais même si ça va mieux, il me réclame encore souvent de retourner dans notre appart' d'avant et je crois que c'est pas notre ancien appart' plus petit et moins confortable qu'il regrette, mais comme moi notre vie d'avant et son rythme tranquille et charmant.
(…)
Pour Luke, j'ai l'impression que dès la première seconde, chaque parcelle de mon corps respirait d'amour pour lui et c'est toujours le cas, de plus en plus même je dirais. Pendant presque tout le premier mois je pleurais rien qu'en le regardant tellement je le trouvais beau, parfait...
Pour Neil, je SAIS que je l'aime, que je vais l'aimer de plus en plus puisque c'est mon fils, je l'ai désiré, je l'ai porté 9 mois (+2 jours!!), je l'ai accompagné vers la sortie et vers la vie. Mais quand je le regarde je n'ai pas toujours mon cœur qui se gonfle et s'envole. Un peu trop souvent je suis exaspérée par ses pleurs, je fais les gestes parfois par automatisme, je le change, je lui donne ses bib et même je le cajole et je le bisouille parce que c'est ce qu'il faut faire et que je le fais même sans y penser mais parfois je me rends compte que justement mes gouzi gouzi sont un peu des réactions spontanées devant un bébé mais qu'elles manquent de conviction et de ce saut d’amour dans le cœur que j'ai pour Luke encore à chaque fois que je lui parle ou presque. [C'est très bizarre d'écrire ces lignes alors que là ça va beaucoup mieux et que Neil gazouille gentiment à côté de moi en me faisant ces fameux bonds dans le cœur, mais c'est ce que je ressentais dimanche, ce qui m'a traversé la tête plus furtivement cet après-midi et je sais que ça reviendra tôt ou tard... Alors je continue. Et je demande en pensée à Neil de m'excuser encore et encore. Je m'excuse beaucoup auprès de lui pour tout ça.] Quand tout va bien, je sais dire, au son de ses pleurs, s'il a faim, mal, sommeil, s'il veut un câlin ou au contraire qu'on lui foute la paix. Mais quand, comme dimanche ou cet après-midi, il pleure sans arrêt, très fort (il a vraiment une grande gueule ce petit!!) et que je ne sais pas pourquoi qu'il ne prend que 80ml de son bi,b hurle pour l'avoir, le rejette, hurle de plus belle, de sorte qu'on finit toujours par gronder Luke pour le moindre bruit, le moindre jeu pas rangé alors qu'il doit surement se sentir un peu mis à l'écart dans ces moments-là et cherche notre attention. Moi justement, dans ces moments-là, j'en veux à Neil. Je lui en veux de pleurer comme ça. Je le regarde pleurer et je lui en veux d'être là, de nous déranger, de nous fatiguer, de nous faire gronder Luke alors qu'il n'a rien fait ou presque...
Voilà. Mon texte s'arrêtait là dimanche soit que je pleurais trop soit que ça pleurait trop de l'autre coté de la porte, je me souviens plus mais je ne veux pas en rajouter. En le relisant je me trouve immonde mais en même temps, c'est vraiment ce que je ressentais profondément dimanche en larmes dans mes chiottes sans savoir à qui confier cette peine. Parce que quand même, je ne suis pas complètement un monstre et ressentir tout ça me blesse profondément en tant que mère, femme et pmette. Dimanche je me suis demandée si ce ne sont pas des signes de DPP mais comme ce n'est pas tout le temps je me dis que je vais m'en sortir. Il n'a que 2 mois. Il est si petit sous ses airs de golgoth !! (62cm et 6,6kg à la visite des 2 mois il y a 2 semaines. À vos carnets de santé, ça déboite!!) Je crois que la patience est ma meilleure alliée. Bientôt il dormira enfin des nuits complètes (on se lève encore 1 fois entre 2h et 4h) et je me dis qu'avec la diversification ses problèmes de régurgitation devraient s'apaiser voire disparaître. En attendant que ça passe, je serre les dents (tellement que j'en ai mal aux machoires et mal aux dos!) et fais bonne figure pour la galerie.